Gestion hydrique du végétal en ville

Avec le changement climatique et l’urbanisation croissante, la végétalisation des espaces urbains s’impose comme une réponse stratégique aux enjeux de résilience. Toutefois, la réussite de ces aménagements repose sur un facteur clé : la disponibilité en eau. Mais, les bénéfices apportés par les plantes en ville sont largement dépendants de la disponibilité en eau, surtout lors des périodes estivales de plus en plus chaudes.

Parmi l’ensemble du végétal utilisé en villes, il y a les plantes grimpantes. Ces dernières présentent des besoins particuliers en matière d’irrigation et de réserves en eau.

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L’eau, un pilier vital pour les plantes urbaines

Indispensable à la photosynthèse, à la circulation de la sève brute (xylème) et à la structure même du végétal (composée à 80–90 % d’eau), l’eau conditionne directement la vitalité des plantations.

En ville, les conditions hydriques sont souvent dégradées : imperméabilisation des sols, baisse des nappes phréatiques, faible capacité d’infiltration…

Face à ce contexte, la gestion de l’irrigation doit être repensée : raisonnée, durable et adaptée aux caractéristiques des végétaux urbains.

Les plantes grimpantes, un besoin hydrique relativement contenu

Les plantes grimpantes sont particulièrement appréciées pour leur capacité à végétaliser les façades sans occuper beaucoup d’espace au sol. Pendant les deux premières années après plantation, elles nécessitent un arrosage régulier pour favoriser un enracinement profond. Ensuite, leurs besoins en eau diminuent, bien qu’un suivi attentif soit requis lors des vagues de chaleur. Leur partie aérienne plus développée par rapport à leur système racinaire les rend plus vulnérable dû à l’évapotranspiration.

Les plantes comme le houblon, les clématites ou encore l’holboellia, qui présentent des systèmes racinaires limités, s’adaptent bien à la culture en pot. A l’inverse, des plantes au système racinaire plus conséquent, telle que la glycine, ne se cultivent qu’en pleine terre. 

Houblon vert
Clematite en milieu urbain
Holboellia en pot

Pour maintenir leur vitalité, ces plantes ont besoin d’un sol légèrement humide et surtout bien drainé. Pour évaluer la disponibilité en eau d’un sol, il est important de considérer à la fois sa texture et sa structure. Par exemple, un sol argileux présente une forte capacité de rétention d’eau, mais peut souffrir d’un drainage insuffisant. À l’inverse, un sol sablonneux permet un bon drainage mais retient moins d’eau. Connaître le potentiel hydrique du sol lors de la plantation est donc crucial pour déterminer les besoins en irrigation appropriés en amont de l’installation.

La disponibilité de l’eau dans le sol dépend non seulement de sa capacité de rétention, mais aussi des conditions climatiques et des pratiques de gestion de l’eau. Dans les environnements urbains, souvent marqués par des sols en mauvaise santé et imperméabilisés, les capacités d’infiltration et de stockage de l’eau sont fréquemment compromises. En conséquence, la disponibilité de l’eau pour les plantes est réduite, particulièrement durant les périodes de sécheresse.

Des solutions innovantes, telles que des bacs d’irrigation ou des systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, peuvent être intégrées aux structures qu’elles recouvrent. Ces installations peuvent ainsi répondre aux besoins hydriques des plantes de manière efficace.

Des solutions pour garantir les réserves en eau

L’eau est une ressource qui va devenir de plus en plus précieuse dans les années à venir. Il est donc crucial de considérer sa gestion pour alimenter les espaces verts urbains. Voici quelques solutions pour optimiser l’utilisation de l’eau tout en préservant les réserves d’eau potable.

Systèmes de rétention des eaux de pluie

La récupération et le stockage des eaux de pluie sont parmi les solutions les plus efficaces pour arroser les systèmes urbains végétalisés, y compris les plantes grimpantes. Des réservoirs souterrains ou des bacs de rétention peuvent capter les eaux pluviales, qui sont ensuite redistribuées pour l’irrigation en période sèche.
Par exemple, inclure dans le projet un système de stockage des eaux de pluie récupérées sur le toit d’un bâtiment pour irriguer de manière autonome une façade végétalisée constitue un véritable atout.

Sol perméable
et paillage

L’usage de sols perméables permet à l’eau de s’infiltrer et d’être stockée dans le sol, où elle est plus facilement accessible aux racines. La désimperméabilisassion des sols est un sujet d’actualité dans les métropoles, où les sols sont aujourd’hui complètements artificiels. De plus, l’ajout de paillage réduit l’évaporation de l’eau en été. Il aide à maintenir une humidité constante pour les plantes ce qui est particulièrement utile pour les jeunes plantes.

Techniques d’irrigation ciblée

L’irrigation goutte-à-goutte est une solution frugale et bien adaptée pour les plantes grimpantes. Elle permet de fournir une quantité d’eau précise directement aux racines, évitant le gaspillage. Cette technique permet de limiter les pertes en eau et de garantir que chaque plante reçoive l’apport nécessaire pour une croissance saine. (Ajouter les informations de notre futur partenaire « irrigation » sur le projet développement des solutions ICO).

Systèmes d’irrigation intégrés

Approche plus récente. Sur les murs et toits végétalisés, des systèmes intégrés utilisant les eaux grises peuvent être envisagés pour irriguer les plantes sans recourir à l’eau potable. Ces systèmes fermés sont de plus en plus populaires dans les constructions écologiques.

La végétalisation urbaine, un investissement durable pour les villes

Assurer des réserves d’eau pour les plantes urbaines est un investissement pour la durabilité de la ville. Ces végétaux régulent la température et contribuent au bien-être des habitants. Ils offrent des bénéfices sociaux et écologiques qui justifient la mise en place de systèmes de gestion de l’eau innovants et durables. En misant sur des solutions de rétention et de gestion de l’eau adaptées, les collectivités peuvent ainsi tirer parti de la végétalisation urbaine pour répondre aux défis climatiques tout en préservant leurs ressources.